As-tu déjà gouté au charme des cabanes, pour vivre simplement au plus près de la nature et du dépouillement ?
C’est au cœur de la réserve des hauts plateaux du Vercors que j’ai décidé d’initier mon fils à l’art de la cabane. Pas besoin de s’appeler Sylvain Tesson et d’aller en Sibérie pour approcher l’art de l’encabanement.
Notre 1er bijou s’appelle la cabane du Pison, une cabane simple et méconnue au charme unique, perdue au milieu d’une clarière à proximité du cirque d’Archiane : une table, un poêle, un coin pour poser son matelas et c’est tout.
C’est tout, mais surtout tout le reste : la forêt, le silence, les odeurs d’humus, le vent qui fait chanter les arbres. Pour mon fils qui ne va pas très bien en ce moment, c’était l’occasion de décrocher des angoisses du mental pour retrouver des joies simples : celle de couper du bois, mais aussi la frustration de ne pas réussir à l’allumer.
J’ai adoré le podcast du sociologue David Lebreton sur la « fin des conversation ». Pour lui, marcher est une forme de résistance : contre la colonisation du portable qui tue les conversations, contre la tyrannie de l’urgence, la dictature du faire et du toujours plus, la toute puissance des egos qui ne voit que le futile et le paraître.
Alors oui, je crois que s’encabaner est aussi une forme de résistance contre tout ce qui nous éloigne de nous-même et des autres, ce qui nous sépare de l’essentiel, pour retrouver les vertus de l’ennui et de la frugalité.
Notre seconde cabane s’est affranchie des arbres pour tutoyer le ciel, au pied du Grand Veymont et à 1800m d’altitude. Là encore, nous aurons la chance de nous retrouver tous les deux pour cultiver entre nous le plaisir des conversations qui comptent.
3 jours précieux et inestimables pour se parler entre père et fils, entre un jeune homme qui démarre sa vie et un autre un peu plus vieux qui la regarde en se retournant. C’est un temps suspendu, sans attente ou injonction extérieure pour poser des mots sur ce qui nous bouscule à l’intérieur, ce qui nous fait rêver, rire ou souffrir. 3 jours où le temps qui s’allonge devient un allié pour se sentir pleinement vivant.
Cet été, c’est en van et en vélo que je vivrai tout au nord l’esprit d’aventure pour continuer à sentir ce délice du temps qui passe et de la vie qui frétille.
Quelque soit le moyen, je te souhaite aussi cet été de résister à tout ce qui t’éloigne de toi-même et de reprendre gout aux conversations qui comptent.