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Photo du rédacteurPhilippe BARAN

Marcher pour se réparer

« Avant, on réparait les objets, maintenant on s’en sépare. C’est pareil pour les relations. À quoi bon chercher à réparer ? » 

 

C’est le début de notre discussion avec Winny au restaurant la route d’argent à Nasbinals, une institution pour tous les pèlerins sur le chemin de Compostelle. 


La magie des rencontres

Les rencontres font la magie du chemin, particulièrement ici au cœur de l’Aubrac. Elles paraissent fortuites mais peuvent prendre une signification particulière, comme une ponctuation dans le parcours d'une vie.Ce soir-là autour de la table, il y a aussi Jacques, Virginie, Laurent, Chantal. Nous nous sommes croisés à plusieurs reprises depuis seulement 2 jours, et c’est tout naturellement que nous prenons plaisir à nous retrouver pour oublier cette journée trop pluvieuse.

 

Réparer la vie

Rapidement, nous nous apercevons que nous avons tous quelque chose à réparer sur ce chemin. Alors nous parlons un peu de tout, et surtout de la vie. Celle que l’on a plus, celle que l’on regrette ou que l’on espère, celle qui blesse ou qui exalte, celle qui fait rire ou pleurer.

J'ai été touché par l'histoire de Laurent qui a décidé de réparer son cœur abimé en marchant. C'est une blessure amoureuse qui a déclenché une grave insuffisance cardiaque. 

 

Le lendemain, nous nous retrouverons bien sûr sur le chemin à travers les estives. Ça monte et son cœur souffre encore, il souffle, s’arrête mais arrive heureux jusqu’au col avant la redescente salvatrice vers Aubrac.


2000 km pour se retrouver

Pour défier la vie, il a mis le cap sur Santiago, 2000 km plus loin pour prouver que ce cœur meurtri pouvait encore marcher, vivre et aimer. 

 

Se prouver qu’il ne ferait pas comme son père, que l’alcoolisme et la violence ne sont pas une fatalité, que son fils mérite tout son amour.



Suivre la voie du cœur 

Il y a Virginie qui cherchait à se réparer d’une relation toxique et d’un burn out dévastateur. Ou encore Jacques, qui voulait oublier la maladie en se connectant à sa source, en laissant émerger sa vraie nature, au-delà des apparences et des futilités de l’ego. Il a compris en marchant que la seule voie à explorer était celle du cœur.

 

Prendre soin de mes rêves oubliés

On cherche tous à réparer quelque chose sur le chemin de sa vie. Alors je me pose aussi la question. Que suis-je venu réparer en développant cette forme d’accompagnement par la marche ? 

 

Sans doute prendre soin de mes rêves d’enfant auxquels je n’ai pas cru, moi qui rêvais d’être explorateur ou grand reporter.

 

Le désir ardent de vivre

Quelles que soient nos histoires personnelles, le salut passe par le désir ardent de vivre, de ressentir, de s’émerveiller, d’aimer ou de pleurer.  

 

Je réalise encore un peu plus chaque jour mon désir d’explorer encore plus loin cette voie du cœur, celle qui me rend vivant et vibrant.

 

Je ne me suis jamais senti aussi libre qu’en voyageant et en marchant dans ces grands espaces, en plongeant dans cette nature sauvage, en laissant mon corps me dire ce que ma tête me cache, en rencontrant ces femmes et ces hommes qui m’ouvrent leur cœur l’instant d’une rencontre.

 

À bientôt sur le chemin de la vie...

 


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