Je m’étais fixé 3 règles cet été en parcourant le GR 120 entre Calais et Dieppe : pas de destination finale décidée à l’avance, pas plus d’un jour de nourriture dans mon sac et surtout, ne pas savoir le matin où j’allais dormir le soir.
Cette dernière me fait le plus vibrer quand elle s’accompagne d’un bivouac en pleine nature. L’esprit de liberté peut s’exprimer à fond, que ce soit au sommet d’une falaise ou au milieu des dunes. Tout comme sur la presqu’ile du Cotentin il y a 2 ans, mes souvenirs les plus forts prennent souvent naissance autour d’un bivouac.
Cela représente pour moi la métaphore d’un certain style de vie et l’expression d’un besoin profond.
C’est d’abord la recherche de l’inconnu, le refus du prévisible et de l’attendu. C’est une façon de déjouer mon besoin du contrôle qui a longtemps guidé ma vie en acceptant de ne pas savoir.
Il me permet de me confronter à mes peurs pour mieux les accepter et les dépasser. Bien sûr que l’angoisse se réveille quand je me retrouve seul dans la nature avec des bruits bizarres, quand je m’installe dans un endroit interdit. Même la tente représente une protection dont il faut savoir s’affranchir. Dormir à la belle étoile est encore une autre expérience plus puissante.
L’inattendu est la porte des plus belles rencontres et des surprises. Je me souviens de cette musique mystérieuse au milieu des dunes du Cotentin, du cri déchirant d’un cerf ou d’un loup dans le Vercors, de la rencontre avec René, le sosie de mon père décédé, et bien sûr de ces migrants en fuite entourant mon matelas en pleine nuit cet été sur la côte d’Opale.
Le bivouac me permet de changer mon rapport au temps et à l’espace. Ce sont 2 composantes clés pour accéder à autre chose et laisser émerger de nouveaux possibles. En me détachant de l’urgence et des limites extérieurs, c’est comme si tout s’élargissait à l’intérieur, y compris ma façon de penser et de voir le monde.
Cette approche de la randonnée est l’une des plus belles façons pour moi d’apprendre à lâcher prise. Car elle passe par le corps et l’expérience vécue pour ressentir avant d’analyser et de penser. C’est tout cela qui me fait sentir libre et pleinement vivant.
Je t’encourage à expérimenter le bivouac, même autour de chez toi, juste pour ressentir et explorer une autre part de toi-même. Ou toute autre expérience qui permet d’actionner ces 5 clés pour voir le monde autrement :
Accepter l’inconnu et l’inattendu
Se confronter à tes peurs
S’ouvrir aux rencontres imprévisibles
Changer ton rapport au temps et à l’espace
Ressentir par ton corps et vivre les émotions pour mieux lâcher prise
Même si les prochains départs de marche transformatrice ne proposent pas de bivouac, on y retrouve bien ces 5 clés pour vivre l’esprit d’aventure. Le plus important reste de vivre une aventure en soi pour cheminer vers sa liberté intérieure et se sentir vivant.e.